Comment entretenir et nettoyer des entrées d’eau siphoïdes ?

Quel que soit le système choisi pour évacuer les eaux pluviales de votre toit, ce dernier doit être entretenu pour garder sa performance. Le système d’évacuation des eaux de pluie a notamment la propriété de canaliser le volume d’eau en l’évacuant à grande vitesse, ce qui permet d’éviter la mise en charge de la toiture et d’importants dégâts sur les bâtiments.

En effet, l’accumulation d’eau sur la toiture peut entraîner une surcharge sur la structure de l’ouvrage et générer par la suite d’importantes déformations voire dans les cas extrêmes un effondrement de la toiture.

Le propriétaire ou le locataire engage sa responsabilité en cas d’accident dû à un manque d’entretien ou à un usage anormal d’une toiture. La couverture par les assurances peut d’ailleurs être remise en cause si l’état de vétusté du réseau d’évacuation des eaux en toiture est avancé ou mal entretenu.

Un réseau siphoïde est un type d’ouvrage qui permet l’écoulement des eaux pluviales grâce au principe de la dépression. Ce système est en opposition au système faussement appelé gravitaire dit aussi système d’évacuation traditionnel.

Avec un système siphoïde, les eaux de pluies du toit (pluie, fonte de neige) remplissent entièrement la canalisation et sont évacuées avec une forte aspiration, sans nécessiter la présence d’air dans les canalisations. Les réseaux siphoïdes permettent donc d’installer des canalisations et évacuations aux diamètres plus petits tout en conservant un débit d’écoulement très important. Le système siphoïde permet de ce fait un gain de place.

Le système siphoïde, qui est particulièrement adapté aux bâtiments de stockage avec toitures terrasses, constitue moins de 10% des systèmes d’évacuation des eaux pluviales. Ces naissances d’évacuations peuvent être installées dans les chéneaux s’il y en a.

Les avantages d’un système siphoïde sont multiples, ils permettent de :

• Diminuer le diamètre des canalisations.
• Limiter le nombre de canalisations.
• Positionner des canalisations horizontales. L’absence d’obligation de pente, notamment dans le cas d’une hauteur de plafond limitée ou d’une faible espace disponible est un véritable atout.
• Résoudre la difficulté des collecteurs très longs dans les grands bâtiments de grandes surfaces.
• Diminuer fortement le poids suspendu participant à la charge globale (permettant une limitation du poids des tuyaux et une meilleure circulation de l’eau).

Le système d’évacuation des eaux pluviales par dépression est doté de naissances spéciales avec une tête constituée par un plateau antivortex qui empêche l’entrée d’air dans la naissance. Les naissances sont liaisonnées à un collecteur horizontal de petit diamètre installé directement sous le toit du bâtiment. On installe ce tuyau au point haut et il est connecté à des colonnes de descentes, elles-mêmes reliées à un réservoir de stockage ou aux collecteurs urbains enterrés.

Les réseaux siphoïdes sont très complexes à concevoir, à mettre en œuvre et à entretenir.

Il faut nécessairement faire appel à des professionnels de l’étanchéité pour le nettoyage des naissances et le remplacement des collecteurs.

Les têtes d’évacuations sont des éléments fragiles pouvant facilement se boucher et donc entraîner de fortes accumulations d’eaux en toitures. À la différence des systèmes dits traditionnels qui relèvent d’une norme NF DTU (Document Technique Unifié), les systèmes d’évacuation siphoïdes relèvent de la procédure de l’Avis technique s’appuyant sur un Cahier des prescriptions techniques (cahier du CSTB n° 3 600), qui fixe les méthodes communes minimales de la conception à la réalisation de ces installations.

Les systèmes gravitaires dits traditionnels sont constitués de platines inverses emboitées dans les collecteurs en sous-face et surmontées d’avaloirs ou d’une simple crapaudine. L’entretien des systèmes gravitaires doit être minutieux et il est indispensable qu’il soit réalisé par des professionnels.

Les systèmes siphoïdes sont quant à eux des ensembles mécanisés, avec brides et manchons notamment. Ils sont constitués d’une tête spécifique réduite, souvent en plastique, dans laquelle on trouve l’antivortex (un cône ou des ailettes rotatives) et une crapaudine vissée ou clipsée. Leur entretien est très technique, il doit être réalisé avec minutie et par des professionnels.

Comme l’entretien des toitures, les dispositifs d’évacuation (égouts, chéneaux, noues de rives et naissances) doivent être visités et nettoyés à minima deux fois par an, voire plus si l’environnement du bâtiment est fortement arboré ou si on se trouve dans une zone pouvant créer des dégradations en toiture. Si le revêtement d’étanchéité est une membrane bitumineuse autoprotégée par des granulats ou des paillettes minérales, un nettoyage sera effectué tous les trois mois la première année.

Les réseaux d’évacuation des eaux par effet siphoïde doivent être identifiés par un étiquetage visible, mis en place dans un ou plusieurs endroits accessibles, mentionnant qu’il s’agit d’un système d’évacuation particulier qui ne peut pas être modifié sans accord du titulaire de l’Avis Technique. Lui seul est assuré pour faire la maintenance en changeant des pièces ou en adaptant le réseau d’évacuation. L’entreprise qui réalise l’entretien réglementaire du bâtiment de grande surface, doit obligatoirement :

• Démonter la tête d’évacuation siphoïde pour contrôler l’état de la crapaudine et du système antivortex,
• Nettoyer le système de tous détritus pouvant l’obturer,
• Vérifier la liaison de la platine inverse avec les matériaux d’étanchéité.
• Contrôler visuellement en sous-face les suspentes qui assurent le maintien des collecteurs d’écoulement, mais aussi l’ensemble du réseau, tuyaux, emboitement des coudes, fermeture des trappes de visites, pieds de chutes, regards de décompression en lien avec le collecteur urbain à l’extérieur du bâtiment.
• Réaliser un rapport de visite reprenant tous ces points. Ce dernier sera rédigé par le professionnel.

Il est prévu réglementairement au moins deux visites par an.

Elles sont effectuées à la fin de l’hiver et de l’automne pour tous les bâtiments. Les éléments ne doivent pas uniquement être soumis chaque année à des nettoyages et à des entretiens « classiques » mais doivent faire l’objet à chaque fois à d’une inspection poussée.

Ainsi, à la sortie de l’hiver on va rechercher plus particulièrement les éventuelles dégradations des pièces mécaniques dues au gel, alors que lors de l’intervention de l’automne on procédera davantage à un nettoyage d’amélioration de fonctionnement avec l’enlèvement de tous les détritus pouvant empêcher les écoulements ou empêchant l’effet antivortex de se créer. Il faut faire très attention car ces systèmes peuvent se boucher facilement en cas de faible pluie car ils agissent alors à l’identique d’un système gravitaire dit traditionnel.